jeudi 7 avril 2016

Faux Raccord (Ou "Quelqu'un pourrait-il m'expliquer cette histoire de lave-linge sur la couverture ?")

"Plus tard dans la soirée, il s'est dit que ce film ne parlait finalement pas d'amour. Il parlait de coup de foudre, de jalousie, de désir... de sexe... et d'un con infini. Mais pas d'amour. L'amour, je ne sais pas ce que c'est, s'est-il dit."


Présentation de l’Éditeur : 

Il est adolescent, presque jeune homme, il croise une jeune fille dans le bus et en tombe éperdument amoureux. Ils font connaissance et il croit au grand amour. La séparation obligatoire d'un mois pour cause de voyage aux Etats-Unis confortera leur amour, il en est sûr. Las ! Au retour, le malentendu éclate : grand amour pour lui, grande amitié pour elle ! Se remet-on d'un chagrin d'amour ?Bonheurs vertigineux du premier amour, abîme du premier chagrin...
La force de ce roman tient avant tout à l'écriture originale qui apparente le texte à un scénario, voire au tournage d'un film.

Auteur : Per Nilsson

Genre : Drame

Le livre commence ainsi : 

"Un immeuble ordinaire de trois étages avec quatre entrée.
On l'appelle le Bâtiment 7 et ses entrées : A, B, C et D. Il est situé en Suède, dans le quartier excentré d'une ville. Tout autour, il y a des immeubles identiques. Ceux de l'autre côté sont plus hauts."


Mon avis : 

Ce livre, je l'ai acheté il y a très longtemps pour rien du tout, à Gibert Joseph, en le confondant avec Pas raccord (Le monde de Charlie). La couverture n'est franchement pas avenante, et quand je me suis aperçue de mon erreur, j'avais évidemment encore moins envie de le lire.
D'ailleurs, en parlant de couverture, parlons de celle-ci ! Parfois je me demande vraiment ce qui peut leur passer par la tête ! Qu'est-ce que c'est que cette machine à laver ? Où est le fucking rapport avec cette histoire ?! A la limite qu'une couverture soit différente du contenu mais soit jolie, pour donner envie, je peux comprendre. Mais là, c'est LAID et aucune machine à laver n'est citée dans ce livre, même pas par erreur.
Bref...
Du coup, j'ai commencé ce livre pas franchement motivée. J'avais quand même lu la quatrième de couverture, et je savais que cela allait parler d'amour, mais que la façon de raconter l'histoire serait spéciale puisque décrite comme le tournage d'un film.
Les premiers chapitres ont failli me faire abandonner le livre, et cela aurait été une grave erreur car les chapitres concernant le couple qui se forme et la tristesse qui en ressort m'ont totalement subjugués.
Au début, je trouvais vraiment dommage qu'entre deux il y ait des chapitres qui ralentissent le récit, et dont la plume n'est pas vraiment belle puisque c'est plus un listing de ce qu'il y a dans la pièce ou autour.
Evidemment, une chose revient en boucle "Le téléphone reste silencieux". On sent évidemment que ces chapitres serviront pour la fin du récit et sont là pour amener une atmosphère tendue alors qu'en tournant la page, on trouve un chapitre sur une belle rencontre. Ces chapitres "entre deux" nous empêche d'avoir un réel espoir pour la relation naissante. Tout est fait exprès donc.
Je suis une femme, et j'ai vécu trop pas mal de déboires amoureux, je ne m'étais jamais vraiment mise à la place d'un garçon qui pouvait lui aussi avoir le coeur déchiré, la confiance altérée, les rêves brisés. C'est bête, les filles comme les garçons vivent des déceptions amoureuses. Mais je crois que c'est le premier livre dans lequel je me suis vraiment mise à la place du garçon. J'ai vraiment été touchée, et j'aurai même aimée prendre dans mes bras le pauvre jeune homme, lui dire que tout irait mieux un jour...

Une belle surprise donc pour ce livre. Je le sentais venir en fait, puisque très souvent, ce sont les livres dont on attend pas grand chose qui nous surprennent et nous touchent au delà de tout ce qu'on aurait pu penser. Quand on espère, on est souvent déçu. Un peu comme en amour...

Mon ressenti sur certains passages (spoilers) :

Les paroles de SledgeHammer (Fifth Harmony) me font beaucoup penser au ressenti de ce garçon, fou d'amour ^_^



"Si tu pouvais prendre mon pouls là tout de suite, Il serait comme un marteau

Si tu pouvais sentir mon cœur battre à l'instant, Il frapperait comme un marteau
Je ne l'admets pas. Je la joue cool. Mais à chaque minute où je suis avec toi
Je sens la fièvre et je ne mentirai pas.
Je transpire. Mon corps disant tous les secrets que je ne t'ai pas encore dits.
J'ai du mal à contenir l'amour que j'ai dans les veines. Et comme il circule
Si proches l'un de l'autre. Si éloignés. Tu m'animes.
Et mon feu attend ton étincelle."


Citations :

"Ce soir de printemps a marqué le début d'autre chose : il n'a plus gardé ses mains posées sur la couverture en dormant. Merci pour cette délicieuse pomme ! Merci gentil serpent..."

"- Un mois c'est une éternité ! Tu vas me manquer chaque jour. Chaque heure. Chaque minute. Chaque seconde. Ne t'en vas pas...
Elle aurait dû dire : "Toi aussi, tu vas me manquer." Mais elle a juste dit :
- Mais non. Tu vas rencontrer plein de jolies surfeuses américaines. Au bout de quelques jours, tu m'auras oubliée.
- On ne surfe pas sur la côte est. Enfin, du moins je ne crois pas. Et je ne pourrai jamais t'oublier. Jamais, tant que je serais en vie, a-t-il dit en essayant de la retenir. Ne t'en vas pas..."

"- Il est meilleur que moi ? a-t-il lancé derrière eux sur un ton désespéré.
Elle est revenue vers lui.
- Je n'ai pas l'habitude de comparer les garçons, a-t-elle dit en le regardant droit dans les yeux. Et moi je ne baise pas. Je fais l'amour. Et seulement avec les garçons que j'aime.
- Et tu aimes combien de garçons à la fois ? Deux, trois, quatre, sept ? Une équipe de foot ?... et merde !"


Note :
17/20


Un livre qui ne donne pas du tout envie de par sa couverture et de par ses quelques premières pages. Pourtant, c'est une petite perle de sentiments puissants et déchirants. Le personnage principal découvre la grande déception amoureuse, l'enfer quand on ouvre les yeux sur ce qui pourtant était clair comme de l'eau de roche.



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